Nous avons cherché à étudier les tarifs appliqués par les tiers-lieux d’activités pour la location de postes de travail en bureau individuel et en open space en fonction du type de commune d’implantation afin de mettre en lumière les potentielles disparités de tarifs appliqués selon les zones d’implantation.
Ce benchmark est réalisé sur la base d’une cinquantaine de lieux localisés dans les quatre coins de la France sur des communes non-métropolitaines.
Plusieurs enseignements ressortent de ce benchmark :
De fortes disparités dans les tarifs appliqués quel que soit le territoire et le type d’offre
- Un modèle associatif ou à fort soutien public: principe de lucrativité limitée, gestion bénévole, système d’adhésion à l’année, fort soutien financier public…
- Un modèle marchand ou privé : logique de rentabilité, gestionnaire privé, indépendance vis-à-vis des soutiens publics…
D’autre part, l’offre de services complémentaires et le type de standing proposé joue également sur la tarification. Plusieurs types de services peuvent faire varier les prix : service d’accueil, réception des courriers et des appels, domiciliation d’entreprises, animations, forfaits inclus de reprographie, petite restauration, location de salle de réunion ou de matériel…
Sans surprise, des prix plus élevés dans les communes les plus peuplées
Plusieurs phénomènes propres aux zones plus densément peuplées s’opèrent pouvant expliquer cette hausse des prix :
- Un plus grand nombre d’initiatives privées avec des enjeux de rentabilité qui ont principalement vu le jour dans les plus grands pôles économiques et donc les communes les plus peuplées, soumis à des logiques d’offre et de la demande.
- Des loyers plus élevés dans les zones plus densément peuplées.
A noter que le Rapport Mission coworking de Patrick Levy-Waitz de 2018 soulignait que « plus on s’éloigne des métropoles pour se diriger vers des territoires ruraux, plus les tiers-lieux économiquement rentables, portés par des acteurs privés, se font rares, plus l’engagement des acteurs publics en leur faveur devient donc nécessaire ».
Un discours plutôt bien perçu par les collectivités aujourd’hui pour qui le concept s’avère incontournable au regard des mutations du travail et ce, notamment depuis la crise de la COVID-19. Relais d’Entreprises tâche ainsi d’accompagner les pouvoirs publics dans leur projet de tiers-lieu(x) pour allier équilibre économique et mobilisation de l’écosystème territorial et ainsi assurer un rôle d’animation et de lien social au-delà d’une réponse purement immobilière dans des espaces de plus faible densité.
Une dissociation des offres pour des publics de télétravailleurs salariés et d’entrepreneurs.
On observe une variation des tarifs appliqués en fonction du type d’usager – télétravailleur/entrepreneur – et de l’offre – bureau individuel/open space. En effet, on constate d’une manière générale :
- Des moyennes de prix moins élevées pour les offres de bureau individuels à destination des télétravailleurs salariés
- Des moyennes de prix légèrement moins élevées pour les offres de postes de travail en open space à destination des
Il y a donc un effort de réalisé sur la tarification des espaces à destination des télétravailleurs salariés que sont les bureaux individuels, dont le prix de la location est encore pour beaucoup aux frais du salarié.
Les tiers-lieux d’activité ont en effet tout intérêt à déployer une offre attractive pour ce public puisque d’après le rapport France Tiers-lieux de 2021, 50% des tiers-lieux sont fréquentés en majorité par des salariés (dont télétravailleurs salariés indépendants ou dans des CAE). D’autre part, le télétravailleur salarié reste le premier ambassadeur auprès de son employeur et collaborateurs pour encourager la pratique du télétravail dans un lieu tiers.
Un exemple donc, d’action possible mise en place par les gestionnaires pour le développement du télétravail en tiers-lieux, qui pour 68% d’entre eux (Rapport France Tiers-lieux, 2021) sont prêts à accompagner les entreprises dans le déploiement de cette pratique.